mercredi 17 décembre 2008

Quotas !

Et à nouveau les quotas ! Pour qu’il y ait quelques blacks à la télé, quelques beurs dans les grandes écoles, quelques femmes directrices de quelque chose… Pour que des minorités visibles soient un peu visibles, là où on regarde.
Curieux d’ailleurs cette expression, « minorités visibles » : à ce que je sache, si on totalise blacks, femmes, beurs, c’est plutôt une grosse majorité bien visible.
Ces « quotas », ont surtout pour fonction de « récupérer », dans la masse de laisser pour compte, ce qui est bien conforme à la minorité en place et qu’il eut été dommage de laisser perdre, autrement dit de ne pas utiliser dans les arcanes d’un pouvoir qui n’a que faire de la masse.
Qu’y a-t-il de plus conforme aux States qu’un Obama toutes couleurs de peau comprises ? Qu’y a-t-il de plus conforme qu’une Martine ou une Ségolène au PS tous sexes confondus ?
Si on se posait vraiment des questions sur la représentativité des différences dans les instances comme une question de démocratie, on se la poserait alors sur celles et ceux qui, en principe, nous représentent dans une collectivité qu’on se plaît à appeler Nation.
On pourrait alors prendre des quotas de chômeurs, de SDF, de Rmistes, de ceux en dessous du seuil de pauvreté, et même simplement tous ceux qui n’atteindraient pas le revenu moyen des français. Sont-ils représentés tous ces citoyens, sommes-nous représentés ? Majorité trop visible ?
Mais tiens ! pourquoi ne sont-ils pas représentés ? Bonne question… jamais posée, par les premiers intéressés eux-mêmes.
Alors, faisons quelques quotas qui donnent le change.
Quelle chance nous avons de vivre en démocratie.

mercredi 10 décembre 2008

Economie, monnaie ?


Le troc, c'était bien, mais embêtant : si on n'avait pas à proposer dans l'échange ce que demandait l'un des deux troqueurs, on était marron. D'où l'idée de trouver un intermédiaire qui représentait la valeur de ce que l'on pouvait demander : j'ai une vache, on estime qu'elle vaut 3 chèvres ou une charrue. On décide que la vache ou les 3 chèvres ou la charrue se valent, et on représente cette valeur par un caillou. J'échange ma vache contre un caillou, et je vais échanger mon caillou contre une charrue, et l'ex propriétaire de la charrue peut aller chez mon voisin échanger son caillou contre 3 chèvres que je n'avais pas à lui proposer !Pourquoi l'or a pu constituer d'abord la base d'un système d'échanges ? parce que le gros tas de cailloux dorés n'est pas trop extensible. Si on avait pris du silex, chacun pouvant les ramasser n'importe où, ils n'auraient alors plus rien représenté. Un caillou doré pouvait représenter une vache ou 3 chèvres, ou un quintal de blé... au fur et à mesure que les échanges augmentaient (croissance !), le tas de cailloux restant à peu près fixe, une vache n'était plus représentée que par un demi-caillou, un quart de cailloux... au fur et à mesure que la production augmentait et les échanges s'intensifiaient et se diversifiaient. La valeur du caillou dépendant des quantités d'échanges à représenter, la valeur du travail, elle, restant constante : mon quart de caillou me permettait toujours d'avoir 3 chèvres pour une vache. C'était donc bien l'économie réelle qui déterminait la valeur fluctuante de chaque caillou. Le seul truc, c'était que l'exploitation des mines d'or reste le monopole de l'état, donc, en principe, de la communauté qui allait avoir à s'en servir (les mines de Salsigne étaient d'abord royales) ainsi que le poinçonnage et le calibrage des cailloux (pièces), de façon à contrôler la grosseur du tas de cailloux initial et que la possession personnelle des cailloux corresponde à un échange (service ou denrée).Les usuriers ont commencé à pervertir le système puisqu'en mettant les cailloux comme objet d'échange et non plus comme intermédiaire à un échange, pour un caillou prêté il fallait en rendre deux, le gain ne représentant plus alors un échange de travail ou service : ma vache était toujours représentée par un caillou, mais il fallait que j'en vende deux pour rembourser un caillou... et du coup elles ne représentaient plus un échange avec lequel je pourrais faire un autre échange (plus de gain). 1+1=2, 2-2=0 ! Ma vache ne vaut plus rien ! sauf pour le prêteur qui a récupéré du coup la valeur de mes vaches, que je n'ai plus, et avec lesquelles je ne peux donc plus rien échanger.Le système a également été perverti par le pillage de l'Amérique latine, la ruée vers l'or : des cailloux rentraient directemet dans certaines poches sans représenter d'échanges.Laws invente les billets qui deviendront assignats ensuite. Génial, au lieu de se balader avec des pièces d'or dans les poches, on les file à la banque royale qui vous file un bout de papier correspondant à votre dépôt. Et roule ma poule. Il suffit d'y croire (on appelle ça, "confiance"). Jusqu'au jour où il y en a eu qui ont eu des doutes et ont voulu récupérer leurs cailloux dorés. Ce que c'est que de ne pas avoir "confiance" ! Bien sûr qu'il y avait plus de billets que de cailloux, autrement dit les billets ne "valaient" plus un clou ! Comme les baraques des amerlocs, et bientôt les nôtres, qui ne valent plus rien, ce qui n'empêche pas qu'on te fout dehors de... ce qui ne vaut parait-il plus rien... et que tu continues de payer ! Tu paies donc du rien ! et tu vis dans du rien, avec du rien ! Invention mathématique, le rien n'est plus égal à zéro suivant de quel côté tu le places. 0 pour toi = ∞ pour un autre ! Le rien pour les uns engendrant du plus pour les autres qui engendre évidemment du moins pour les premiers.Cela s'appelle l'esclavage : tu produis (travail) mais tu ne peux plus l'échanger, d'autres s'en chargent à ta place et empochent. Encore que, dans l'esclavage classique, on avait intérêt à te maintenir à peu près en état de produire, même avec des fers aux pieds. Faire coucher ses esclaves dehors était contreproductif, les garder en bonne santé était une bonne gestion. Sauf si le marché des esclaves était pléthorique, tu peux alors jeter ce qui n'est plus trop serviable.La loi du marché n'est pas alors celle des produits échangeables mais celle du marché des esclaves qui vont produire. On a donc intérêt à ce que ledit marché soit dans un rapport où l'offre est plus grande que la demande. Il vaut mieux les acheter là où il y en a beaucoup sur le marché et alimenter ce marché. Ce sont les chômeurs qui font fonctionner ce que l'on ose appeler l'économie, d'ailleurs, on leur offre même des primes de noël ! La "prime" a été inventée par Ford pour récompenser ceux qui contribuaient à la bonne marche de l'usine. cqfd ! Les chômeurs ne sont pas la conséquence d'une "économie" qui marcherait mal, ils sont indispensables pour qu'une économie marche bien.Cela marchait entre les esclavagistes tant que ce qu'ils échangeaient (parce qu'alors ce ne sont plus qu'eux qui échangent) concernait ce qui était produit par les esclaves. Mais, ils se sont mis à échanger ce qui n'était pas encore produit par leurs esclaves, ce qui allait probablement être produit. On appelle ça le marché financier ! On vend du vent. La masse de la valeur virtuelle grimpe de façon exponantielle (puisque le vent s'étend à l'infini) et la valeur de ce qui est produit réellement diminue de façon inversement proportionnelle. C'est le vent qui constitue la richesse, dont on se sert par contre pour obtenir du solide (des yachts par exemple... qui ne servent à rien ! mais le rien n'est plus rien, sauf pour ceux qui n'ont rien)Jusqu'à ce que ce soient les esclavagistes qui se mettent à douter de ce qu'ils ont (du rien), et n'arrivent plus à revendre entre eux... du vent ! Le vent n'étant du vent que lorsqu'on ressent son souffle et on se dit alors, tiens ! le vent existe ! Ils sauvent alors leurs meubles et fichent les esclaves dehors !Le marché des esclaves devient alors tellement abondant qu'on les obtient alors... pour rien, et qu'il y a de fortes chances pour que tout puisse recommencer à baigner dans l'huile pour le plus grand bonheur des maîtres. Et on dira que l'économie reprend ! Lorsque les esclaves sont alors à nouveau esclavagés à leur plus grand soulagement.Alors pourquoi les esclaves ne se révoltent-tils pas, vu leur nombre ? L'astuce est bien connue : il faut toujours en conserver quelques-uns un peu mieux soignés, et puis ils font le boulot des maîtres en devenant des contre-maîtres, c'est tout bénef. Du coup les autres pensent que c'est ça leur avenir, ce qu'ils faut atteindre, s'ils sont bien sages. Il faut qu'ils puissent dire un jour merci à leurs maîtres et penser qu'ils ont une sacrée chance d'avoir été choisis. Et surtout qu'ils ne puissent pas imaginer qu'il puisse en être autrement. Le tour est joué quand l'esclavagisme est universel (mondialisation !). C'est partout comme ça mon pauvre gars ! C'est norrrmalll ! Ce serait même "naturel".Reste à maintenir la croyance que la condition d'esclave peut s'améliorer s'ils s'arrachent un peu plus au boulot ou continuent de s'écraser quand ils crèvent (la confiance mon cher, la confiance !). Et on appelle ça, la croissance ! le PIB ! Le morceau de sucre que tu mets au-dessus du museau du chien en lui disant, saute plus haut tu vas l'attrapper, et il saute. S'il l'attrappe, il se fera péter les dents parce que, normalement, c'est de la viande qu'il aurait dû chercher à attraper. Il est important que le chien soit accroc au sucre pour lui faire faire son numéro de cirque. Sinon, s'il a faim et ressent la faim, il risque plutôt de te bouffer la main.Finalement, l'économie, c'est peut-être pas si compliqué que ça !
Publié par Bernard Collot à l'adresse 14:35 Liens vers ce message blog